Les phlébotomes (Diptera : Psychodidae) sont responsables de la transmission de plusieurs espèces de Leishmania (Kinetoplastida : Trypanosomatidae), causant la leishmaniose, qui reste un problème majeur de la santé publique en Algérie. Ainsi, nous avons comparé l'abondance et la composition des espèces de phlébotomes dans différents biotopes (milieux urbains, périurbains et ruraux), les zones bioclimatiques (humide, subhumide, semi-aride) et l’altitude. A cet effet, une étude écologique des phlébotomes dans les différents milieux et les différents étages bioclimatiques a été réalisée. De plus, une étude morphométrique a été réalisée pour définir les critères morphologiques utiles pour l'identification et la séparation des espèces. Le nombre de spécimens capturés, cependant, est de 7, 478 dont 7, 162 (51,5 % sont des mâles et 48,5 % de femelles) appartiennent à huit espèces : Phlebotomus perniciosus Newstead, 1911 (77,4 % du total des spécimens capturés), Phlebotomus perfiliewi Parrot, 1930 (14,6 %), Phlebotomus longicuspis Nitzulescu, 1911 (5.9%), Phlebotomus papatasi Scopoli, 1786 (<1%), Phlebotomus sergenti Parrot, 1917 (<1%) Phlebotomus chadlii Rioux, Juminer et Gibily 1966 (<1%), Sergentomyia minuta Adler et Theodor, 1927 (1%), et Sergentomyia fallax Parrot, 1921 (<1%). L'abondance totale des phlébotomes a montré une corrélation négative avec l'altitude mais elle est significativement plus élevée dans les milieux ruraux. La composition de la communauté de phlébotomes est significativement différente entre les milieux ruraux et urbains/périurbains. Alors que, la partition additive de la diversité bêta a montré 71,4 % de la dissemblance de la composition entre les gradients d'altitude et les bioclimats due au renouvellement des espèces de phlébotomes et 28,6% résultent de l'imbrication. Cependant, la variation de la composition des phlébotomes entre les différents biotopes est principalement due à l'imbrication des communautés. L'abondance des phlébotomes a tendance de corréler positivement avec la température et négativement avec l'humidité et les précipitations. Les résultats de cette étude aident à définir le risque de transmission de Leishmania et à développer des méthodes de lutte anti-vectorielle, en particulier, dans la province de Mila et en Algérie dans son ensemble. Des différences significatives sont observées dans certaines et dans la quasi-totalité des critères morphométriques qui permet de séparer, respectivement, P. perniciosus /P. longicuspis et les différents espèces et genres.